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Civilisations et empires

Il y a environ 3000 ans, de vastes ensembles culturels et linguistiques se constituent sur la plupart des continents. L’empreinte durable des communautés sur leur territoire donne naissance à une diversité culturelle qui dessine jusqu’à notre époque les contours des grandes aires de civilisation historiques. On parlera ainsi de synthèse et de diffusion avec l’hellénisme et d’hellénisation de la Grèce et de la Méditerranée, ou d’indianisation du sous-continent Indien. On parle également de sinité et de sinisation pour la Chine, où la rivalité entre sept grands États a été le ferment d’une intense effervescence intellectuelle et artistique. Si la nature de ces synthèses culturelles est variable, leur évolution interne, leurs rencontres ou leurs confrontations nourrissent un important renouvellement des formes artistiques, sensible dans la mise en place de canons de la représentation humaine et de la pensée philosophique.

À partir du Ve siècle avant l’ère chrétienne, les deux grandes architectures impériales que sont l’Empire perse achéménide et les conquêtes d’Alexandre le Grand, au caractère d’« empires mondes » reliant Asie et Europe, semblent avoir inspiré des moments d’unification politique à ces ensembles culturels. La concordance chronologique de ces entreprises impériales est remarquable. Ainsi, en Inde, en -321, Chandragupta Maurya fonde un empire, alors qu’entre Orient et Asie, à partir de -250, les Parthes arsacides constituent progressivement le leur. Rome se rend maître de la Méditerranée à la fin des guerres puniques et des guerres grecques. Quant à la Chine, elle est unifiée en -221 par le premier empereur Qin Shi Huangdi. L’effondrement de ces empires est marqué par de nouvelles synthèses artistiques à la source desquelles les religions universelles puiseront pour relayer leur message.