Les uli, provenant du Nord de l’île de la Nouvelle-Irlande en Mélanésie, sont de grandes figures considérées comme le réceptacle de la puissance des ancêtres du clan. Elles jouaient un rôle central au cours des rituels funéraires de grands chefs guerriers où elles étaient exposées. Entre deux décès, les sculptures étaient vénérées et conservées précieusement dans la maison des hommes. Ces ancêtres forts et terrifiants ne représentaient pas un guerrier particulier mais l’essence du clan qu’ils protégeaient et dont ils légitimaient le statut social. Ces œuvres synthétisent en un seul corps les attributs du pouvoir, de la procréation et de la mort : les attributs masculins figurent la force physique par laquelle il protège le clan ; la poitrine fait allusion à sa responsabilité de le nourrir et d’en assurer la fécondité. La sculpture est donc à l’image du clan dont chaque organe remplit une fonction précise pour assurer la bonne marche de l’ensemble. Le culte et la production de ces sculptures semblent avoir cessé au début du xxe siècle avec la colonisation.