Ce bassin incrusté d’or et d’argent, d’une grande qualité de facture, fait écho à un ensemble d’œuvres metalliques produites dans le monde syro-égyptien au début de l’époque mamelouke. À l’intérieur, le motif de poisson, signe de bonne fortune, en indique l’usage pour ablutions. Sous la lèvre, deux petites inscriptions donnent le nom du commanditaire, Ahmad ibn al-Jundi al-Tarrab (?), officier de l’armée du sultan al-Malik al-Nasir Muhammad ibn Qala’un (1294-1341, avec interruptions). Sur les flancs, l’élégante inscription de style thuluth, une formule de vœux adressés au propriétaire, est scandée de quatre médaillons dont deux portent des inscriptions rayonnantes et les deux autres des fleurs de lotus stylisées. Cette fleur venue de Chine sera, dès le XIIIe siècle, l’un des motif le plus repris dans les arts islamiques. Elle se présente à l’époque mamelouke sous une forme stylisée pour devenir, comme ici, un motif indépendant de la plante aquatique dont elle est issue.