Ce plat bleu et blanc, à large « tabaq », illustre la fascination exercée par la céramique chinoise sur les potiers d ’Iznik quand, à partir du deuxième quart du XIVe siècle, les exportations de porcelaines en provenance de Chine se développent. Plats, coupes, pichets, destinés à la table du sultan, importés en nombre ou reçus en cadeaux diplomatiques, constituent dès lors des modèles dont les formes, les harmonies colorées ou les motifs, comme ici le lotus, furent réinterprétés plus ou moins librement. Avec son marli légèrement chantourné orné de vagues stylisées et son motif central composé d ’un bouquet de fleurs de lotus et de feuilles nouées d ’un ruban, cet objet offre une copie presque rigoureuse d ’un prototype chinois issu des fours de Jingdezhen, attribuable au règne de l’empereur Xuande (1425-1435), au début de l’époque Ming (1368-1644), dont quelques exemples sont conservés au musée de Topkapi, à Istanbul.