Le verrier Philippe-Joseph Brocard (1831-1896) s’est lui aussi initié très tôt à la connaissance intime des arts de l’Islam, les Rothschild, grands collectionneurs, et le musée de Cluny l’ayant employé en tant que restaurateur dans les années 1850-1860. Sa maîtrise des transparences, de la polychromie, des irisations et du façonnage fait merveille lors des Expositions universelles de 1867 et 1878, époque à laquelle un autre émailleur de première force, Albert Pfulb, produit également de magnifiques lampes de mosquée. Détachées de leur fonction religieuse, elles se présentent donc comme le meilleur témoignage du génie décoratif oriental. À travers le choix même de l’objet imité et du décor calligraphié, on a cherché à saisir avec plus ou moins d’acuité l’essence même des arts islamiques, soulignant l’altérité d’un modèle diamétralement opposé à la tradition figurative occidentale.