À côté des photographes voyageurs, il y eut ceux qui récréèrent l’Orient dans leur atelier, c’est le cas de Roger Fenton (1819-1869). Cet élève du peintre français Delaroche, héritier donc d’un imaginaire et d’un bagage technique sérieux (goût du détail, de la précision descriptive), est connu pour avoir couvert la guerre de Crimée en tant que photographe. Mais le Proche-Orient lui resta inconnu. En 1858, à Londres, il expose ses premiers « tableaux vivants », dont il est lui-même l’un des protagonistes. Loin
de dissimuler leur ambigüité constitutive, balançant entre le théâtre et la peinture, ces photographies « très posées » figent, comme ici, une action ordinaire en faux instantané oriental.