Une salle du musée présente un décor de boiseries provenant d’une demeure aristocratique du Paris du XVIIe siècle, reconstituant ainsi les volumes et l’apparence d’un espace intérieur du Grand Siècle. C’est à cette époque qu’un art de vivre raffiné, inspiré par la vie de cour, détermine une diversification des pièces des « hôtels particuliers » où réside l’aristocratie, entre salles et salons, chambres et antichambres, galeries et cabinets.
Espace le plus intime, le cabinet est dévolu au travail et à l’étude du maître de maison, mais il abrite également ses objets précieux, ses livres et ses collections de peinture, ce qui en fait un espace de représentation ouvert aux amateurs.
Le décor de ce cabinet se compose d’un plafond, d’un ensemble de lambris bas et de quatre vantaux de portes rabattants. Le reste des murs devait être tendu de textile, en général une soierie de ton uni destinée à mettre en valeur les tableaux. Un tel ensemble a probablement été conçu par un architecte dans un esprit de synthèse des arts puisque la réalisation engageait le concours de très nombreux corps de métiers qu’il devait coordonner selon ses dessins d’exécution. Il fallait en effet aussi bien des menuisiers et ébénistes pour les structures destinées à supporter le décor réalisé par les tapissiers, les sculpteurs et stucateurs, le travail étant achevé par les ornemanistes, doreurs et peintres chargés d’y intégrer des peintures souvent allégoriques.
Les décors les plus raffinés requéraient parfois des artisans spécialisés dans l’imitation de la laque chinoise ou la marqueterie.