Ce pavement est composé de pierres, principalement de marbres, de différentes couleurs : blanc, noir, rouge et jaune, qui sont taillées et agencées de manière à former un décor géométrique. Des carrés et des rectangles encadrent diverses formes d’étoiles et des octogones. Ceux-ci font écho à une fontaine centrale dont les huit faces sont également ornées de schémas variés.
Ce pavement est certainement d’origine syrienne. Il représente un bel exemple d’un type de décor architectural employé dans l’espace syrien depuis le XIIe siècle, comme par exemple dans la cour de la Grande Mosquée d’Alep (milieu du XIIe siècle) ou celle de la madrasa al-Firdaws (milieu du XIIIe siècle), également à Alep (fig. 3).
Cette technique décorative est employée sans interruption sous les Zenguides (1127-83), puis sous les Ayyoubides (fin du XIIe – milieu du XIIIe siècle), les Mamlouks (milieu du XIIIe – début du XVIe siècle) et les Ottomans (début du XVIe - XXe siècle). Elle constitue une marque forte de l’architecture syrienne, d’abord publique, puis privée. Les dimensions et le décor du pavement suggèrent qu’il provient sans doute d’une cour intérieure de maison du début de la période ottomane, probablement du XVIIe siècle.