« Germination », de l’Italien Giuseppe Penone, se décline en quatre oeuvres qui dialoguent avec l’architecture du musée autant qu’avec ses collections. L’artiste explore les connexions entre l’homme, l’art et la nature. L’empreinte laissée par la main de l’homme est le point de départ de ces « germinations » qui se déclinent sous la forme d’un arbre, d’un vase anthropomorphe, de poignées de terre ou encore d’une ligne de propagation ouverte sur l’infini. Symbolisant le mouvement vital de la naissance, cette oeuvre accompagne l’éclosion du Louvre Abu Dhabi. Né en 1947, Giuseppe Penone fait partie du mouvement de « l’Arte povera », à la fin des années 1960. Face au consumérisme, il prône alors, avec Jannis Kounellis, Giovanni Anselmo ou Michelangelo Pistoletto, un retour à des matériaux « pauvres ». Riche de sa culture gréco-romaine, il puise aussi aux sources de la pensée celte et orientale et interroge les liens entre monde végétal et animal, partant de son propre corps pour appréhender la nature à échelle humaine. Pointant les analogies entre l’homme et la nature, il met au jour les arcanes invisibles de la vie à l’oeuvre et de l’oeuvre en gestation. C’est précisément ce mouvement vital et créateur qu’il explore dans « Germination ». Transposée à échelle réelle sur un mur en porcelaine, une empreinte digitale sert de point de départ à des lignes qui se propagent en ondes centrifuges. La peau dont les crêtes et plis papillaires sont visibles, répond à ces lignes circulaires, tracées à main levée, qui évoquent les cernes annuels d’un arbre coupé. Cette empreinte est celle du pouce de Cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan qui fonda et dirigea la fédération des Émirats arabes unis depuis sa création, le 2 décembre 1971, jusqu’en 2004, date de sa mort. La germination d’une ligne qui se transforme en vague en expansion indique comment à partir d’une action simple, un espace infini peut se créer.