Élément essentiel de la vie sociale de l’ancien Japon, le bijin-ga est sans doute le genre qui a le plus marqué l’estampe japonaise. Il s’agit bien souvent du portrait de courtisanes célèbres nommément identifiées et célébrées pour leurs charmes. À la beauté de la femme, le bijin-ga associe celle de son kimono, dont la splendeur et le raffinement sont indissociables de l’attrait qu’elle exerce. Utamaro, en explorateur de la vie intime, est un observateur attentif qui conçoit des formules picturales originales pour capter les expressions les plus subtiles, rendues grâce à la finesse du trait qui caractérise ses oeuvres. Ici, les couleurs vibrantes en rose et en mauve mettent en lumière le vêtement de la courtisane Midogiri et de ses apprenties. Les deux plus âgées, ainsi que Midogiri, portent la marque de la maison de thé qui les emploie sur les épaules et les manches de leurs vêtements.