En marge de l’Exposition universelle de 1900 à Paris, Rodin organise sa propre exposition, au pavillon de l’Alma. Il y présente entre autres cette petite sculpture juchée sur une colonne à chapiteau corinthien, pour laquelle il a assemblé deux fragments d’une figure de saint Jean Baptiste en faisant pivoter le torse sur la paire de jambes et en le fléchissant légèrement vers l’avant, insufflant ainsi un mouvement dynamique à cet « homme qui marche ». Dépourvu de tête comme de bras, cet homme évoque l’Antique, mais le choix même de conserver le torse sous forme de fragment, comme d’épurer la sculpture de tout détail inutile, témoigne de la grande modernité de l’artiste.