Datant des environs de 1200, cet aquamanile en forme de lion est un magnifique exemple de la production des ateliers du Nord de l’Allemagne. La bête au regard hypnotique se tient fièrement debout. Sa poignée zoomorphe donne l’impression qu’un monstre
bondit sur la nuque du fauve. La référence à des formes plus orientales, islamiques et même chinoises, bien qu’impossible à prouver, semble inspirer cette création germanique. Dans le contexte chrétien, cette figure hybride entre le monstre et le lion pourrait représenter
les puissances infernales défaites par le Christ, neutralisées et soumises à une fonction utile et positive : le lavement des mains et, par ce biais, la purification de l’âme.