L’architecture bouddhique, en dépit des différences stylistiques et des variations théologiques, s’orga- nise généralement autour d’un culte des reliques dont le réceptacle est un édifice circulaire appelé « stupa ». À l’origine, la forme circulaire s’inspire de la structure en tumulus d’un monument funéraire prébouddhique qui recouvrait les restes d’une personnalité éminente. La place primordiale accordée au stupa dans les pratiques et l’art bouddhiques s’explique ainsi par l’expérience hors du commun vécue par le Bouddha : l’Éveil ou bodhi et donc la sortie du cycle des renaissances. Pour lui, elle est marquée par la fin de l’existence physique permettant d’entrer dans l’état de nirvana, qui signifie littéralement « extinction ». La forme à la fois sphérique et axée de la construction indique sa fonction cosmogonique, tandis que l’étagement des parasols, attribut royal, témoigne de l’importance du personnage de pouvoir, sont fixés sur un mât central qui constitue symboliquement une sorte d’axis mundi. Le stupa est un monument plein : la chambre qui abrite les reliques n’est pas accessible. Au niveau du sol, il est entouré par un déambulatoire à ciel ouvert délimité par une balustrade permettant un rituel qui s’exerce à travers un parcours dessinant la forme d’un cercle : la circumambulation qui se déroule dans le sens des aiguilles d’une montre. Dans certains cas, des portiques sculptés tournés vers les quatre points cardinaux rythment la balustrade et per- mettent d’accéder au stupa, lui-même cerné d’un autre enclos. Redécouvert au début du xixe siècle, le site le plus célèbre comportant le plus ancien stupa en grandeur réelle est Sanchi, en Inde dans la province centrale du Madhya Pradesh. Plusieurs édifices dont le tumulus du grand stupa (no 1) ont été construits sous l’Empire maurya, sans doute au iiie siècle av. J.-C., à l’époque de l’empereur Ashoka (v. 304-232 av. J.-C.).